Dans un contexte de baisse généralisée des concentrations en nitrate en Bretagne depuis 2000, cette baisse est-elle plus importante dans les bassins versants dits « à algues vertes », c’est-à-dire soumis à un risque sanitaire en lien avec la prolifération d’algues, par rapport au reste de la région ? Une baisse plus importante pourrait être espérée dans ces territoires du fait de programmes d’actions spécifiques (Prolittoral 2002-2006, Plan de Lutte contre les Algues Vertes depuis 2010) qui viennent s’ajouter aux incitations et à la réglementation s’appliquant dans toute la région (Directive Nitrate 1991).
Entre mars et août 2024, Léa Lamia-Bessouet a réalisé son stage de Master 2 en sciences de l’eau (Université de Tours) au sein du projet GreenSeas, sous l’encadrement de Rémi Dupas (Inrae Rennes). L’analyse des données régionales de qualité de l’eau a confirmé la baisse généralisée des concentrations en nitrate, de l’ordre de -0.5 à -1 mgNO3.l-1.an-1 entre 2000 et 2023. Les données de 34 stations de mesure localisées dans les 8 territoires à algues vertes ne montrent pas de différences significatives par rapport à cette tendance régionale. Une analyse plus fine tenant compte des propriétés des bassins versants (climat, géologie, usage des sols, etc) a montré que, même en incluant l’effet de ces facteurs pouvant influencer les temps de réponse, les territoires à algues vertes ne voyaient pas leurs concentrations baisser plus vite que le reste de la région. Dans les territoires touchés par les algues vertes comme ailleurs en Bretagne, les baisses les plus rapides sont observées quand les concentrations initiales – prises en 2000 dans cette étude – sont les plus élevées.
Stage M2 Léa Lamia-Bessouet « Évaluation de l’effet des mesures de réduction des concentrations en nitrate dans les bassins versants bretons du plan algues vertes »